Comment conserver nos données dans le monde du numérique ? Comment s’assurer qu’elles seront encore accessibles dans 1 an, 5 ans, 50 ans ?
Disques durs, bandes LTO, pellicules et cartes SD… les solutions de stockage sont multiples !
Aujourd’hui, on le sait, les disques durs ne sont pas une solution fiable. Avec une durée de vie de 5 ans en moyenne, le disque dur ne permet pas un stockage pérenne des données. Dans le monde de l’audiovisuel, alors que près de 90% des films sont tournés en numérique aujourd’hui (voir le rapport du CNC concernant la production cinématographique en 2012), comment s’assurer que cette part essentielle de notre patrimoine ne va pas disparaître dans les limbes du numérique ? A ce jour, le CNC et les Archives Françaises du Film n’ont pas trouvé de meilleure solution que de conseiller aux producteurs de prévoir un budget afin de créer une copie du film sur pellicule.
Si cette solution peut sembler rétrograde alors que les salles de cinéma françaises ne disposent quasiment plus de projecteurs pellicules, elle s’explique par le fait que celle-ci représente une technologie que nous savons conserver et qui a réellement prouvé qu’elle pouvait tenir dans le temps. Après tout, certaines pellicules soigneusement conservées ont aujourd’hui près de 100 ans et restent lisibles. Malgré ses défauts, la pellicule représente un univers connu dont on maîtrise à la fois les risques et les faiblesses : conservées dans un environnement contrôlé (température et humidité relative), on sait comment la pellicule va évoluer et à quelle vitesse.
D’autres solutions existent : les cartes SD présentent un espoir certain – elles sont beaucoup moins fragiles que les disques durs mais également beaucoup plus chères – et les bandes LTO sont également très fiables (bien que peu pratiques pour la consultation rapide de données). Malgré tout, il n’existe pas de solution miracle concernant le stockage des données numériques…
La cassette aux 185 To
Sony vient cependant de frapper très fort, il y a quelques jours, en annonçant une cassette magnétique ayant une capacité de stockage de 185 To. A titre de comparaison, les disques durs que l’on trouve dans le commerce montent aujourd’hui laborieusement à 4 To et ce pour un prix dépassant largement les 150€.
Si certains pensaient que la bande magnétique était has-been, voilà qui finit de démontrer le contraire puisque la cassette développée par Sony se base précisément sur cette technologie.
Il est certain que cette cassette ne se destine pas au grand public mais bien aux institutions ayant de gros besoins de stockage. Les bandes LTO utilisées aujourd’hui pour un stockage de longue durée, ont une capacité de stockage de 6 To : Sony propose donc une cassette disposant d’un espace plus de 30 fois supérieur ! Autant dire qu’elle suscite déjà l’intérêt de nombreux acteurs…
Le disque optique d’1 To
Dans le même temps, Pioneer et Memory Tech sont en passe de réussir à mettre au point un disque optique lui aussi destiné à l’archivage de données. Pour le moment, leur disque plafonne à 512 Go de données (en comparaison, le Blu-Ray ne monte « que » jusqu’à 100 Go), mais ils pensent pouvoir doubler ce volume d’ici peu.
Cette nouvelle technologie repose sur une couche guidant le laser et sur l’empilage de couches de données : en augmentant la quantité de données stockables par couche (on passe de 36 à 42 Go), ainsi que le nombre de couches (12 couches), sur deux faces, on atteint potentiellement un disque de 1 To. Des détails plus techniques concernant les technologies utilisées sont développés dans l’article suivant : archivage longue durée.
Malgré tout, la durée de vie d’un disque optique reste très inférieure à celle d’une bande magnétique. Le fait qu’il soit possible de stocker 1 To sur un disque ne signifie pas pour autant que celui-ci soit une solution intéressante de stockage longue durée…